Cette formule m’est à moi-même apparue comme la solution à bien des maux, à un certain moment.
Le télétravail, all the way?
Le télétravail, je pense, est attrayant pour tous. Une fois qu’on en fait l’expérience, cependant, il devient évident qu’il ne convient pas à tous. Vous êtes maître de la gestion du temps, un As de la discipline, à l’aise de vous imposer des limites et assez engagé pour les respecter? Il peut s’agir d’une avenue en or pour vous! Parmi les retombées positives pour l’employé, on compte:
- l’économie de déplacements;
- l’économie de temps pris pour se préparer le matin;
- la disponibilité accrue pour les enfants, surtout lorsqu’ils sont malades et doivent s’absenter de l’école ou de la garderie;
- la possibilité de combiner le travail et des tâches ménagères et familiales;
- la latitude de créer son propre horaire en fonction de ses pics de productivité personnels;
- la réduction générale du stress, résultat des points précédents.
Si vous croyiez trouver parmi cette liste le fait de pouvoir écouter des séries toute la journée, ordinateur sur les genoux, détrompez-vous. Bonjour les débordements et que le cauchemar commence!
Liberté absolue, non merci
Je suis entrée chez Agendrix pour y découvrir une grande flexibilité d’horaire. Ici, on peut se permettre le télétravail, de manière plus ou moins régulière. Des ententes peuvent même être prises pour accommoder (presque) tous les types de situations. Pourtant, à première vue, je n’en avais réellement pas envie!
Vous vous demandez pourquoi? Questionnement légitime.
Horaire flexible, oui oui
J’ai passé plus d’un an à travailler de la maison quatre jours par semaine, contre un jour de présence au bureau. C’était avant Agendrix. Sur le coup, je pensais être comblée par cet arrangement, étant mère et travailleuse à temps plein. Un horaire flexible et la possibilité de travailler de chez moi : la combinaison idéale pour être plus disponible pour ma famille!
Je pourrais enfin organiser mon temps de manière à faire fonctionner le quotidien plus doucement. Fini la course folle le matin. Fini le samedi passé à courir entre le ménage et l’épicerie. N’est-ce pas?
Inévitable distraction
Je ne vous surprends pas si je vous dis que les distractions sont plus présentes à la maison. Concrètement, si je m’attaquais à des tâches « familiales » durant la journée de travail, je me retrouvais avec du temps « supplémentaire » à placer ailleurs. Quand mes enfants étaient malades, si je réussissais à travailler 4 ou 5 heures dans la journée, ça relevait du record.
Après tout, ce n’est pas parce que l’on travaille de la maison que les tâches sont moins importantes ou moins demandantes.
Travailler tout le temps
La discipline est une faculté honorable, qui n’est vraisemblablement pas donnée à tous en quantité égale. De toute évidence, je n’ai pas hérité du monopole. Cela dit, sans cadre concret autre qu’un groupe de discussion d’équipe en ligne et quelques rencontres ou deadlines ça et là, il s’est avéré assez ardu pour moi de respecter les horaires que je m’imposais.
Un des avantages du télétravail est, selon moi, de pouvoir respecter ses pics de productivité personnels. Personnellement, travailler plus tôt dans la journée et terminer plus tôt était l’objectif.
Je me suis pourtant retrouvée à travailler le soir, après le coucher des enfants, et les week-ends, afin de compléter mes tâches et mes heures. Ma conclusion : si je me permettais cette soi-disant liberté, j’écopais plus tard.
Il faut savoir que le télétravail, s’il est réalisé directement à la maison, a cet effet d’estomper la coupure entre travail et vie personnelle, de la rendre plus floue.
Le besoin d’affiliation : pas un mythe c’t’histoire-là
Jacques Forest propose que « ces trois besoins essentiels sont — roulement de tambour — le besoin d’autonomie, c’est-à-dire se sentir authentique et libre, pouvoir agir selon ses valeurs et avoir une marge de manœuvre ; le besoin de compétence, qui donne le sentiment d’être efficace et de pouvoir surmonter les défis ; et finalement, le besoin d’affiliation sociale, qui consiste à entretenir des relations interpersonnelles chaleureuses et bénéfiques. »
Eh bien, sachez que le besoin d’affiliation sociale existe pour vrai de vrai, sans doute pas de manière égale pour tout le monde, mais quand même.
De mon expérience personnelle, le sentiment d’appartenir à une équipe peut manquer grandement.
Ce n’est pas parce qu’on balance quelques blagues régulièrement ou qu’on participe aux activités spéciales qu’on fait partie de l’équipe à part entière.
Hypothèse : Pour une équipe dans laquelle tous travaillent à distance, complètement ou en partie, c’est différent. Le lien se construit entre les membres d’une autre manière. Mais ça ne s’applique pas aux équipes dans lesquelles la majorité des collègues se voient tous les jours, à l’exception d’une ou de quelques personnes qui sont à distance. Tel était mon cas.
Quand il faut justifier la qualité de son travail…
Lorsque l’on travaille à la maison, il s’avère parfois plus difficile de faire valoir son travail, tant en terme de qualité que de quantité. On peut même être aux prises avec une sensation d’avoir quelque chose à prouver. Les membres de l’équipe qui travaillent ensemble, en personne, peuvent trouver dérangeant de ne pas voir ce que leur collègue fait de son temps.
D’ailleurs, « [une] étude [menée par trois professeurs de l’Université de Masstricht] montre sans l’ombre d’un doute que toutes les tâches ne sont pas adaptées au télétravail. À partir du moment où il est complexe pour l’entreprise d’évaluer les efforts réellement fournis par la personne concernée, le télétravail peut devenir une nuisance », Étant rédactrice, je me doute qu’il peut effectivement être ardu d’évaluer les périodes d’idéation, de réflexion, de recherche ou de lecture, passage obligé vers la création.
Conclusion
Du télétravail peut découler une multitude d’avantages. Ma conclusion : si on n’en fait pas bon usage, ces avantages deviennent leur contraire! Même le fait de ne jamais se préparer le matin, de demeurer en pyjama, peut vite devenir moins motivant.
Néanmoins, je crois que le télétravail, si l’on est bien informés avant de s’y lancer, a le potentiel de nous rendre encore plus satisfait de notre milieu de travail. Une conclusion émise par le professeur d’économie Nicholas Bloom, interrogé par TedEd, est qu’une ou deux journées de travail à la maison par semaine seraient un compromis idéal. Peut-être l’équilibre est-il la clé? À vous de me le dire. 🙂