Si certaines entreprises sont convaincues de ne pas pouvoir rivaliser avec le marché de l’emploi actuel, d’autres ne semblent jamais avoir de mal à recruter du personnel et enregistrent un taux de roulement de personnel enviable. Qu’est-ce qui fait la différence?
Pour réellement avoir raison de la pénurie de main-d’œuvre et d’un taux de roulement élevé, vous devez à tout prix considérer les besoins de vos employés et construire une culture d’entreprise solide.
Voici donc : 7 raisons qui expliquent (peut-être) pourquoi vous perdez vos employés.
1. Vous offrez des mauvaises conditions de travail
Comme les chercheurs d’emplois ont l’embarras du choix dans presque tous les domaines, plusieurs d’entre eux ne se gêneront pas pour faire de l’équilibre travail/vie personnelle une priorité.
Quand on parle de bonnes conditions de travail, on pense à bien plus que le salaire :
- Horaires de travail flexibles;
- Congés maladie ou pour motifs personnels;
- Possibilité de s’absenter lorsque les enfants sont malades ou pour un rendez-vous;
- Assurances collectives;
- Budget destiné aux activités sportives.
Un sondage a mis en lumière un écart pour le moins révélateur : 90 % des employeurs interrogés disent offrir des mesures de conciliation travail-famille, alors que 36 % des employés rapportent qu’elles sont inexistantes dans leur milieu de travail.
Faites-vous partie de ces employeurs qui ont omis de vérifier auprès de leurs employés si les mesures mises en place répondaient à leurs besoins?
💡 Au moment de réfléchir aux conditions de travail que vous pouvez améliorer dans votre entreprise, pensez réellement aux besoins de vos employés. N’hésitez pas à les questionner pour savoir ce qui a le plus d’importance pour eux.
2. Vous exercez trop de pression sur votre équipe
Trop de pression de la part d’un gestionnaire est une excellente manière de faire grimper le stress et le taux de roulement. Plusieurs employés ont peine à trouver des outils pour gérer leur stress au travail et l’épuisement au travail qui s’en suit est extrêmement néfaste.
Malheureusement, certains patrons croient à tort que la performance de leur équipe sera proportionnelle à la pression qu’ils exerceront sur elle. Mauvaise nouvelle : c’est tout le contraire.
Une équipe de travail performante est en fait une équipe soudée, forte d’employés qui se sentent bien et au cœur des priorités de leur gestionnaire.
💡 En tant que gestionnaire, vous êtes la personne qui dicte le rythme : intégrez plaisir et humour à vos relations avec votre équipe.
Vous êtes aussi la meilleure personne pour instaurer un sentiment de sécurité psychologique. Montrez-vous vulnérable et authentique pour donner le droit à vos collègues d’en faire autant.
Admettez vos erreurs, n’hésitez pas à dire que vous vivez un défi, et invitez vos employés à s’ouvrir eux aussi. Cette pratique peut même devenir un rituel hebdomadaire : Quels ont été vos réussites et vos défis de la semaine précédente?
3. Mauvaise gestion de vos émotions = fort roulement de personnel
J’ai déjà eu un patron qui était imprévisible. Il laissait ses émotions le gérer, pour ne pas dire l’envahir. Sous l’emprise du stress, il pouvait nous convoquer en meeting d’urgence, où l’ordre du jour était de Tout. Changer. Ever. Une fois redevenu calme, il nous recontactait pour s’excuser et annuler ledit meeting.
Tout particulièrement chez un gestionnaire, ce genre de comportement est vraiment problématique. Il instaure un climat de précarité au sein d’une équipe, en plus de briser la confiance et de miner sérieusement la crédibilité.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on dit si bien que celui qui ne peut pas se gérer ne peut gérer personne.
De fait, les deux tiers des résultats d’une entreprise seraient directement liés aux compétences émotionnelles de ceux qui la dirigent. Rien de moins.
L’intelligence émotionnelle, outil ultime des meilleurs gestionnaires, est ce qui nous permet d’utiliser habilement nos émotions afin d’atteindre nos objectifs.
💡 Pour éviter les répercussions que pourraient avoir vos émotions sur votre gestion, habituez-vous à prendre du recul dès que vous sentez une émotion plus irrationnelle monter. Prenez le temps de la comprendre et de vous calmer avant de vous adresser à vos employés.
4. Vous n’écoutez pas vos employés
Une amie qui travaillait dans un commerce de détail m’a raconté que le gestionnaire en place rencontrait régulièrement ses employés individuellement. Une bonne pratique, me direz-vous! Il s’intéressait à eux et aux irritants vécus; il semblait réellement à l’écoute.
Chaque discussion se terminait de la même manière : « Je vais voir ce que je peux faire. » Mais, la vie reprenait toujours son cours comme si de rien n’était; aucun changement ne découlait des échanges. Bien que les employés sentaient qu’ils pouvaient s’exprimer, voir que leur opinion n’était pas réellement prise en considération les frustrait.
C’est à se demander si ces rencontres individuelles n’étaient finalement que de la poudre aux yeux. Selon vous?
Un employé écouté et dont les besoins sont pris en considération est un employé qui se sent important pour son gestionnaire et pour l’organisation qui l’emploie.
💡 Faites des rencontres individuelles un rituel hebdomadaire, ou encore mensuel. Lors de ces rencontres, prenez le temps d’interroger vos employés sur les irritants qu’ils vivent, à la maison comme au travail. Si vous ne pouvez pas donner suite à l’une de leurs demandes, dites-leur de manière transparente. Et si vous avez un doute, ne laissez pas une demande en suspens; dites simplement à votre employé que vous lui reviendrez avec une réponse… et faites-le! Une autre alternative intéressante pour les grandes équipes sont les sondages de satisfaction.
5. Ignorer les problèmes augmente le roulement de personnel
Votre collègue parle des autres employés dans leur dos. Elle ne se cache pas d’être arrogante et négative au quotidien. Alors que tous espèrent qu’elle soit rencontrée à ce sujet, il n’en est rien. Le gestionnaire en place entretient plutôt des idées préconçues au sujet des conflits : selon lui, cette situation ne le concerne pas.
Plusieurs patrons pensent à tort qu’ils doivent rester à l’écart des conflits entre leurs employés. Or, lorsqu’un conflit n’est pas pris en charge par les personnes concernées ou qu’il perdure, c’est le moral de toute l’équipe qui subit. La cohésion d’équipe peut s’effrite et la motivation, aller en chute libre. Aussi, ce sont dans ces genres de contexte que l’absentéisme devient problématique dans le milieu de travail, et parvenir à lutter contre l’absentéisme n’est pas une mince affaire. Dans ce contexte, c’est au gestionnaire d’intervenir sans tarder.
💡 Ne laissez aucune situation conflictuelle perdurer. N’hésitez pas à valider les attentes de vos employés si plusieurs personnes sont impliquées. Vous vous demandez comment gérer un conflit entre deux employés? Une marche à suivre pour gérer les conflits peut vous aider, et l’aide extérieure peut être requise.
6. Vous n’offrez pas assez de reconnaissance
Offrir de la reconnaissance au travail permet aux employés de sentir qu’ils ont de la valeur pour leur employeur, qu’ils sont plus qu’un simple numéro. Recevoir de la reconnaissance est un facteur de motivation important qui lance le message à l’employé que ses bons coups se font bien remarquer.
Malheureusement, ce besoin de validation pourtant très partagé chez les salariés n’est pas comblé chez près de la moitié des travailleurs québécois interrogés.
Maintenant, on vous a dit que la reconnaissance de vos employés est importante et depuis, vous marquez d’un crochet telle ou telle tâche à coups de « Bravo, continue ton beau travail! »?
Exprimez-vous. Souligner les bons coups en cachette n’a jamais fait de bien à qui que ce soit.
💡 Des mercis tout simples, certes, des félicitations ça et là, bien sur. Mais n’oubliez pas non plus la valeur d’un témoignage de reconnaissance plus étoffé, qui devrait forcément prédominer sur le simple bravo. Pour offrir de plus en plus de reconnaissance de grande valeur à votre équipe, prenez l’habitude de noter chaque fois qu’un de vos employés fait un bon coup. Puis, allez voir la personne, en personne, sans trop attendre, et expliquez-lui pourquoi vous êtes satisfaits de ce qu’elle a fait.
7. Vous êtes un mauvais leader
On ne naît pas forcément leader, vous savez. Mais on peut le devenir, à force de travail sur soi. Vous, qui êtes aujourd’hui gestionnaire, que savez-vous réellement de votre capacité à adopter le bon style de leadership au bon moment?
Vos employés vous craignent-ils tellement vous êtes autoritaires? Au contraire, ne vous prennent-ils pas au sérieux, tant votre vision manque de réalisme?
Un bon leader est une personne capable de jongler avec les différents types de leadership en fonction de la situation. Il y a des moments pour faire preuve de leadership visionnaire, comme d’autres où vous devrez porter le chapeau du coach. Savoir s’adapter est aussi, sinon plus, important que faire preuve de leadership en soi.
💡 Apprenez à exploiter les forces de chaque type de leadership. Lorsque vous arrivez devant une situation qui requiert votre attention, demandez-vous quel est le besoin actuel et adaptez votre intervention.
Flexibilité, considération et relations : trois mots d’ordre
Pour se mesurer à la pénurie de main-d’œuvre et surtout, pour garder ces précieux employés que vous avez soigneusement recrutés et formés, un regard critique sur vos pratiques s’impose.
Le travail occupe une place prédominante dans la vie des gens; le temps où il servait exclusivement à mettre du pain sur la table est révolu. Le marché du travail actuel abonde de personnes qui souhaitent s’épanouir et trouver un heureux équilibre entre leur emploi et leur vie personnelle. Misez sur la flexibilité, démontrez à vos employés qu’ils sont précieux, et ils vous le rendront bien, vous verrez.