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6 min.

Code vestimentaire au travail : les vraies questions à se poser

Andrée-Anne Blais-Auclair
Mis à jour le 17 Mai. 2024
Publié le 23 Nov. 2020
Choix d'habillement approprié qu'un employé peut mettre au travail afin d'assurer ses fonctions
Choix d'habillement approprié qu'un employé peut mettre au travail afin d'assurer ses fonctions

Vous êtes gestionnaire et croyez ne pas avoir besoin d’un code vestimentaire au sein de votre organisation? Vos employés peuvent-ils se présenter au travail en pyjama ou avec les cheveux gras et les ongles sales? Si la réponse est non, vous avez sans doute un code vestimentaire implicite.

Table des matières

Il y a quelques années, j’ai travaillé dans un restaurant. L’uniforme était obligatoire, comme dans la plupart des chaînes : pantalon noir, chemise blanche et tablier.

Malgré des instructions, notre gérant avertissait régulièrement les employés au sujet de leur apparence : quand ce n’était pas pour une paire de souliers non conformes, on l’entendait parler de la taille de nos boucles d’oreilles.

Un code vestimentaire englobe énormément d’aspects, des vêtements à la coiffure, des chaussures aux bijoux, en passant par le vernis à ongles.

Dans cet article, je partage avec vous quelques questions qui vous guideront dans l’élaboration de votre code vestimentaire ou dans la remise en question du code déjà en place.

Pourquoi un code vestimentaire?

Plusieurs motifs peuvent justifier l’adoption d’un code vestimentaire :

  • L’image de marque;
  • L’image présentée à la clientèle;
  • L’hygiène et la salubrité;
  • La sécurité au travail.

Essentiellement, le code vestimentaire agit comme balise et sert à éliminer les zones grises.

Où afficher le code vestimentaire?

L’endroit idéal où afficher le code vestimentaire est le manuel de l’employé. C’est l’outil par excellence qui sera utilisé lors de l’onboarding de vos nouveaux employés. Qui plus est, le manuel de l’employé agit comme répertoire de toutes les normes applicables dans votre organisation, il va donc de soi d’y glisser votre code vestimentaire.

Ensuite, afin de vous assurer que tous les membres de votre équipe le consultent, vous pouvez le partager annuellement, à titre de rappel, dans l’application que vous utilisez pour communiquer à l’interne. Chez Agendrix, par exemple, nous utilisons le babillard disponible dans l’outil de communication Agendrix afin d’afficher tous les documents importants.

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Uniforme contre code vestimentaire : quelle différence?

Il est dans le droit d’un employeur d’imposer un code vestimentaire, ou de manière plus stricte, un uniforme. L’uniforme est un vêtement précis et déterminé, obligatoire pour tous. Le code vestimentaire est plus un ensemble de règles autour de l’apparence physique, qui dicte quoi porter ou pas. Il est moins pointu que l’uniforme, mais son niveau de précision peut varier d’un endroit à un autre.

L’un peut demander que le personnel soit habillé de manière propre mais décontractée, tandis que l’autre peut dresser la liste des inclusions et exclusions (p. ex., : pas de jeans, pas de décolleté plongeant, pas de pyjama 🤪).

Quelle image voulez-vous projeter?

Il y a deux images à une entreprise : celle qu’elle souhaite montrer, et celle que le public perçoit.

Si vous souhaitez que ces deux images s’arriment, même les choix qui semblent les plus anodins doivent refléter les valeurs de votre entreprise.

Votre organisation crie haut et fort qu’elle est ouverte aux différences, mais tous vos employés doivent être coiffés de manière identique et ne doivent pas exposer leurs tatouages? Il y a un décalage évident entre vos paroles et vos actions. Une telle incohérence risque de repousser vos employés, tout comme votre clientèle. Mieux vaut l’éviter.

Chez Ikea, ils font de l’inclusion et de la diversité leur cheval de bataille. Par souci de cohérence, ils imposent à leur équipe le port d’un jeans et de leur classique chemise jaune. Toutefois, en dehors de ces deux morceaux obligatoires, chacun peut exhiber ses couleurs comme bon lui semble. Plusieurs employés arborent d’ailleurs tatouages, piercings et cheveux de couleurs.

Quelques questions à vous poser :

  • Quelles sont les valeurs de mon entreprise?
  • Est-ce que le code vestimentaire reflète ces valeurs?
  • Est-ce qu’il rejoint les valeurs de ma clientèle cible?
  • L’entreprise est-elle plus conservatrice ou avant-gardiste?
  • Est-ce que je souhaite que mes employés montrent leurs couleurs ou qu’ils aient une allure uniforme?

Avez-vous pensé au confort de vos employés?

Le confort a un impact sur la productivité. Voici donc deux facteurs qui ont un effet sur le confort, en lien avec le code vestimentaire : la température et le choix de vêtements.

La température et l’énergie

On dit que lorsqu’il fait trop chaud, vos employés auront tendance à se sentir plus fatigués, tandis que s’il fait trop froid, ils seront plus agités et distraits.

Dans plusieurs magasins à grande surface où les clients magasinent avec leur manteau, la température est maintenue très basse. Pour les employés qui y travaillent, les manteaux n’étant pas de mise, le code vestimentaire doit tenir compte de ce facteur.

Les conséquences du choix des vêtements

Travailler dans des vêtements confortables s’inscrit dans la même veine. Karine Dubé est une styliste spécialisée dans le service aux entreprises à l’agence Les effrontés. Pour elle, pour que les employés soient totalement concentrés et motivés au travail, il importe qu’ils soient à l’aise dans ce qu’ils portent. Pensons simplement à l’exemple des serveuses qui travaillent en jupe courte ou en talons hauts.

Quelques questions à vous poser :

  • L’uniforme est-il adapté aux différentes fonctions de mes employés?
  • L’apparence prend-t-elle trop de place par rapport au confort de mes travailleurs?
  • Mon code vestimentaire pourrait-il être perçu comme discriminatoire?
  • Est-ce que je porterais ce que j’impose comme code vestimentaire à mes employés?

Et la sécurité au travail, elle?

La CNESST régit toutes les questions relatives à la sécurité dans les milieux de travail. Dans des milieux tels que la construction ou le travail en entrepôt, le port des casques ou des caps d’acier permet d’assurer la sécurité. Dans certains milieux où le danger est peut-être moins tangible, l’uniforme est parfois inapproprié par rapport aux tâches demandées.

Un jour, durant la fermeture du restaurant où je travaillais, je sortais des sacs à poubelles remplis de verre, principalement des bouteilles vides ou cassées. Ayant les jambes nues, je me suis coupée assez profondément le mollet avec une bouteille de vin.

Certains employés en restauration doivent soulever du matériel lourd sur une base régulière : caisses de bouteilles de vin, bacs remplis de glace, etc. Pourtant, leur code vestimentaire n’inclut pas systématiquement de souliers adaptés, et le port de la jupe est commun pour beaucoup de serveuses.

Quelques questions à vous poser :

  • Le code vestimentaire en vigueur tient-il compte des normes de sécurité prévues par la CNESST?
  • Si mes employés ont à accomplir certaines tâches présentant un danger durant leur quart de travail, ont-ils à leur disposition les vêtements et l’équipement nécessaires pour le faire?
  • Est-ce que le code vestimentaire considère les différences de température? Par exemple, les employés de service de mon restaurant portent-ils les mêmes vêtements pour servir à l’intérieur que sur la terrasse, sous le soleil tapant?
  • Les employés qui travaillent debout toute la journée ont-ils des chaussures confortables et ergonomiques?

Connaissez-vous la loi qui encadre le code vestimentaire?

Commençons par répondre à cette question : la loi permet-elle qu’un employeur impose le port de l’uniforme ou le respect d’un code vestimentaire? La réponse est oui, mais sous plusieurs conditions.

  • L’employé payé au salaire minimum ne peut pas se faire imposer de payer pour un uniforme.
  • La même règle est applicable pour le port imposé de « vêtements particuliers ». L’employeur ne peut exiger d’un salarié l’achat de vêtements ou d’accessoires dont il fait le commerce. Par exemple, les employés de magasins de vêtements qui doivent uniquement porter des articles provenant de ce magasin durant les heures de travail.
  • Le port d’une tenue de travail ou uniforme doit être justifié par la nature de la tâche à accomplir et doit être proportionné au but recherché.
  • L’entreprise doit avoir des motifs légitimes et importants pour établir une politique vestimentaire, et celle-ci doit « faire atteinte aux droits fondamentaux des employés le moins possible ».
  • Des éléments ne peuvent pas être ajoutés au code vestimentaire, à n’importe quel moment. Le code vestimentaire se doit d’être établi et présenté en amont.
  • Le code vestimentaire doit être uniforme pour tous les employés, sans quoi il s’agit de discrimination.

Allez au-devant des situations délicates

Et puis, diriez-vous toujours que vous n’avez pas besoin de code vestimentaire?

Se fier au bon jugement de vos employés et croire inutile l’élaboration d’un réel code vestimentaire est risqué. Afin d’éviter des situations délicates, prenez le temps de vous poser les bonnes questions et prenez d’assaut votre code vestimentaire. Ce temps sera bien investi, puisqu’il permettra de clarifier vos attentes et ainsi rassurera votre équipe. Qui plus est, il serait plus difficile de réprimander lorsque rien n’a été clairement établi au départ.

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