D’abord, il faut savoir que le leadership n’est pas inné; c’est une compétence qui s’apprend et se développe. Au cœur de cet apprentissage se trouve l’art de jongler avec différents styles de leadership, en fonction des besoins situationnels. Le leader qui a acquis cette compétence sera mieux outillé pour motiver et inspirer ses salariés, les orienter, les soutenir et bien plus encore. Les styles de leadership peuvent aussi être qualifiés de styles de gestion.
Je vous propose donc ici les 6 styles de leadership proposés par Goleman.
1. Le style de leadership visionnaire
Le leader visionnaire est un leader charismatique et inspirant, qui mobilise aisément les gens autour d’une vision.
Il est le maître de la big picture et manie l’art du pep talk comme pas un. Il est de ces personnes qui marchent devant leur public, occupent l’espace et s’expriment en images, s’adressant à une foule qui boit leurs paroles. Le leader visionnaire séduit. Pensons à Martin Luther King, par exemple.
Pour lui, c’est la vision et la mission qui donnent un sens aux actions.
Ce style de gestion est idéal pour annoncer un nouveau projet ou dévoiler un nouveau produit, par exemple. Le leader visionnaire suscitera un engouement majeur et beaucoup de motivation au sein de l’équipe. Cependant, qu’on ne lui demande pas de proposer un plan d’action concret. Ce sera alors à ses gérants ou chefs d’équipe de prendre le flambeau.
Atouts
- Offre une grande liberté à son équipe;
- Génère des émotions très positives chez ses salariés;
- Développe un sentiment d’appartenance très puissant dans l’ensemble de son équipe.
Faiblesses
- Peut entraîner la stagnation d’un projet : bien que motivés, les salariés sont laissés à eux-mêmes au moment de prendre action;
- A besoin d’un bras droit ou d’un gérant pour aider les salariés à passer de la vision aux actions concrètes;
- Peut perdre de la crédibilité si sa vision semble trop abstraite, utopique ou irréaliste.
2. Le style de leadership bienveillant
Le leader bienveillant place l’humain avant tout.
C’est un grand rassembleur qui a un but central : nourrir des relations positives et harmonieuses.
Il croit au principe de réciprocité, convaincu que des salariés heureux sont aussi des salariés performants et fidèles.
À ses yeux, le bien-être de l’équipe prime, même au-devant de la réalisation des tâches et de l’atteinte des objectifs.
Le leader bienveillant mise sur une relation égalitaire avec ses salariés.
Ce type de leadership est optimal dans les moments d’échanges avec l’équipe, dans les rencontres individuelles ou encore dans la résolution de conflits.
Atouts
- Place le bien-être de l’équipe en avant-plan;
- Valorise la transparence et la communication;
- Donne un grand sentiment de liberté aux salariés;
- Offre beaucoup de reconnaissance;
- Gère bien les conflits.
Faiblesses
- Peut manquer d’autorité lorsque nécessaire, vu les limites hiérarchiques floues;
- Ce style de gestion est insatisfaisant pour des salariés très performants qui le considèrent comme trop doux quand vient le temps d’évaluer la performance;
- La performance de l’équipe peut d’ailleurs être compromise puisque ce n’est pas une priorité pour le manager.
3. Le style de leadership participatif
Le leader participatif mise sur la force collective. Tous pour un et un pour tous!
Ses deux qualités principales sont l’écoute et l’ouverture d’esprit.
Sous la supervision d’un leader participatif, chaque personne est libre de s’exprimer.
Pour lui, le travail d’équipe est primordial : rien ne vaut une décision prise à la lumière de différentes visions.
Ses salariés échangent des idées et donnent leur point de vue sans retenue. Il a donc tout à fait sa place lors de séances de brainstorming, par exemple.
Le leader participatif responsabilise son équipe en donnant à ses salariés beaucoup d’autonomie et en encourageant leur créativité.
Atouts
- Excellente réceptivité de la part des salariés face aux décisions prises par le manager;
- Augmente la satisfaction des membres de l’équipe;
- Chacun se sent libre et considéré;
- Favorise l’autonomie et le sens des responsabilités.
Faiblesses
- Alourdit le processus décisionnel;
- Est incompatible avec des situations où les décisions doivent être prises rapidement;
- Est inadéquat lorsqu’une équipe contient un bon nombre de nouveaux salariés qui ne peuvent pas être aussi autonomes.
4. Le style de leadership coach
Pour le leader de type coach, le développement du plein potentiel de chacun est capital. Le développement personnel et professionnel est la clé de la réussite.
Il se fie rarement aux résultats immédiats, préférant plutôt se concentrer sur le potentiel des gens.
Si chacun se développe et évolue, l’équipe peut atteindre des sommets inégalés.
Le leader de type coach aime rencontrer ses salariés et faire avec eux un plan à moyen terme qui considère leurs aspirations, leurs désirs et les objectifs à atteindre.
Ce leader est une personne méthodique, habile pour donner des instructions et pour offrir du feedback. Ce sont pour lui des formes de soutien qui accompagnent les salariés dans leur développement. Le coach ne connaît pas de mot tel qu’échec. Il ne s’agit au contraire que d’une occasion d’apprentissage.
Atouts
- Fait ressortir le meilleur de chacun;
- Assure une évolution constante au sein de l’équipe;
- Propose des objectifs clairs;
- Conçoit un plan d’action concret et précis;
- Offre beaucoup de rétroaction;
- Valorise les « échecs », en les transformant en occasions d’apprentissage.
Faiblesses
- Ce style de gestion est inefficace lorsqu’on a besoin de résultats rapides;
- N’est pas adapté à des tâches standardisées dans lesquelles les salariés doivent se conformer à un « moule ».
5. Le style de leadership chef de file
Un bon chef dirige par l’exemple. Le leader chef de file montre le chemin à son équipe.
C’est une personne très exigeante envers elle-même, performante et efficace.
Ses réflexions tournent beaucoup autour de la manière de faire mieux, et plus efficacement.
Il est orienté vers l’accomplissement de la tâche.
Malheureusement, ses hautes exigences se traduisent parfois en une certaine intransigeance. Le leader chef de file prend peu le temps d’accompagner ses salariés et de les aider à se développer. Gare aux moins performants, par ailleurs, envers qui il manquera de patience.
Atouts
- Peut mener l’équipe vers de grandes réussites s’il s’agit d’une équipe très expérimentée.
Faiblesses
- Peut démotiver les troupes si les salariés ne se sentent jamais à la hauteur;
- Instaure un climat de stress difficile à vivre pour l’ensemble d’une équipe.
6. Le style de leadership autoritaire
Le leader directif s’attend à ce que son équipe fasse ce qu’il lui dit de faire, quand il lui demande.
On pourrait dire du leader autoritaire qu’il règne par la peur : il ne demande pas, il dicte.
Lorsque les tâches ont été réalisées, il ne négligera pas d’aller vérifier de très près.
Il ne justifie pas ses demandes et considère cette pratique comme une perte de temps.
Les relations humaines ne sont pas sa tasse de thé, et prendre le temps de partager sa vision non plus d’ailleurs.
Il est particulièrement utile lors de situations de changement radical, de crise ou avec les salariés à problèmes, car mettre ses limites ne lui fait pas peur. Ce style de leadership a ponctuellement sa place, mais risquera d’être très toxique à long terme.
Atouts
- Offre un encadrement serré lorsque nécessaire;
- Peut être un outil de choix lorsqu’un salarié contrevient aux règles de l’emploi;
- Peut stimuler la performance, lorsqu’utilisé avec parcimonie.
Faiblesses
- Entraîne une perte de confiance des salariés envers leur patron;
- Crée un lien tendu et froid entre le manager et ses salariés;
- Fait obstacle à la créativité;
- Nuit au besoin d’autonomie.
À chaque leader son style de gestion
Quel que soit le style de leadership auquel vous vous rattachez le plus, l’important est davantage de savoir à quel moment adopter quel style. La souplesse et une grande connaissance des divers styles seront vos meilleurs alliés dans cette mission. 😉