Vous l’avez sans doute déjà entendu : les salariés ne quittent pas les entreprises, ils quittent leur manager. Je l’ai écrit dans plusieurs de mes articles, et ce n’est pas un hasard; les pratiques des managers doivent être améliorées pour lutter contre l’absentéisme et le roulement de personnel.
Quelles sont donc ces qualités d’un bon manager?
- L’intelligence émotionnelle
- La capacité à communiquer
- L’aptitude à jongler entre les types de leadership
- L’introspection
- La gestion du stress
- La facilité à offrir de la reconnaissance
- L’ouverture d’esprit
- La capacité à mettre ses limites
- Le sens de l’organisation
Cet article approfondit ces 9 qualités essentielles pour être un bon manager et offre des pistes de réflexion et d’action pour développer ces dernières.
Les 9 qualités d’un bon manager
1. L’intelligence émotionnelle
On dit que deux tiers des résultats d’une entreprise sont liés aux compétences émotionnelles des managers. En effet, toute prise de décision est largement influencée par les émotions. C’est pour cette raison que l’intelligence émotionnelle est l’une des qualités essentielles d’un bon manager.
En somme, cette forme d’intelligence permet au manager d’être empathique envers les membres de son équipe, de se mettre à leur place et de les considérer lors de ses décisions et de ses interactions avec eux.
Pour parvenir à développer son intelligence émotionnelle, un manager doit acquérir graduellement cinq compétences qui la composent.
L’intelligence émotionnelle : une qualité de bon manager divisée en 5 compétences
- La conscience de soi : capacité à prendre conscience de ce qui se passe à l’intérieur;
- La maîtrise de soi : capacité à gérer ses émotions et à les adapter aux différentes situations;
- La motivation : regroupe les compétences émotionnelles qui permettent d’atteindre des buts, telles que l’effort, la persévérance et l’initiative par exemple;
- L’empathie : capacité à saisir et comprendre les émotions des autres et à y être sensible;
- La maîtrise des relations humaines : capacité à utiliser les ressources nécessaires pour entretenir des relations interpersonnelles satisfaisantes.
Développez votre intelligence émotionnelle
- Soyez à l’écoute de vos émotions
- Pratiquez-vous à exprimer vos émotions aux personnes concernées
- Adoptez l’écoute active lorsque vos salariés s’adressent à vous
- Tentez de voir au-delà de vos jugements
💡 Voici un article qui vous permettra d’aller plus loin et d’apprendre 9 trucs concrets pour développer votre intelligence émotionnelle.
2. La capacité à bien communiquer
La capacité à communiquer est l’une des qualités essentielles d’un bon manager puisqu’elle est la promesse de relations harmonieuses et satisfaisantes au sein de l’équipe de travail. Bien communiquer, c’est s’exprimer de manière efficace, authentique et bienveillante.
D’abord, communiquer efficacement sous-tend de garder en tête l’objectif visé lors d’échanges, de s’assurer d’être bien compris. Une communication authentique permet au manager d’être en contact avec ce qu’il ressent, de trouver les mots justes pour l’exprimer à l’autre et de prendre le recul nécessaire pour ne pas être dominé par ses émotions.
Une communication bienveillante encourage le manager à reconnaître, à nommer et à exprimer ses émotions et ses besoins, et à être à l’écoute de ceux des autres, avec respect et empathie. Ainsi, on peut dire que l’intelligence émotionnelle et l’écoute active sont intimement liée à l’aptitude à communiquer.
On dit qu’une personne qui sait communiquer est aussi adroite pour s’exprimer que pour écouter. C’est d’autant plus vrai pour un manager face à ses salariés.
Communiquez mieux
- Choisissez le bon lieu et le bon moment
- Préparez vos échanges
- Accordez autant d’importance à l’écoute de l’autre qu’à ce que vous avez à dire
- Placez l’empathie au cœur de vos échanges
💡 Lisez un article qui propose 10 trucs pour mieux communiquer au travail.
3. L’aptitude à jongler entre les types de leadership
Le leadership est traité comme le Saint Graal du management. C’est en partie vrai. Le leadership est une arme puissante, mais c’est en apprenant à exploiter les forces de chacun des types de leadership, aussi appelés styles de gestion, que le manager saura tirer son épingle du jeu en toutes circonstances.
Le manager qui sait être un leader visionnaire au moment de présenter un nouveau projet à ses salariés, et porter le chapeau du leader coach pendant une rencontre d’évaluation individuelle a une longueur d’avance sur les autres. Il aura plus de facilité à fédérer son équipe, à guider ses salariés, et à développer un puissant sentiment d’appartenance chez eux. L’adaptation est maîtresse ici.
Voici donc les six principaux styles de leadership à adopter en management
- Le style de leadership visionnaire : la vision et la mission priment et donnent un sens aux actions;
- Le style de leadership bienveillant : les relations égalitaires entre le manager et les salariés sont privilégiées;
- Le style de leadership participatif : la force collective et le travail d’équipe sont à l’honneur;
- Le style de leadership coach : le développement du plein potentiel de chacun est la priorité, tant d’un point de vue personnel que professionnel;
- Le style de leadership chef de file : les actions sont orientées autour de l’efficacité et de l’accomplissement de la tâche;
- Le style de leadership autoritaire : les ordres sont dictés et les demandes ne sont pas justifiées.
Apprenez à valser entre les divers styles de gestion
- Découvrez votre style dominant, celui qui prend naturellement le dessus
- En parallèle, éduquez-vous sur les forces et les faiblesses de chacun des styles afin de choisir consciemment le plus approprié selon le contexte
💡 Pour ce faire, voici un article qui s’attarde aux forces et aux faiblesses de chacun des styles de leadership à adopter en management, proposés plus haut.
4. L’introspection, qualité centrale d’un bon manager
L’introspection est une qualité essentielle du bon manager puisque c’est une condition indispensable à l’apprentissage et au développement de soi. Il s’agit de l’action de se poser des questions afin de comprendre les motivations et les raisons derrière ses propres actions.
Cet acte réflexif inclut la capacité à identifier ses forces et ses faiblesses, à mettre des mots sur ses émotions et à poser un regard analytique sur ses erreurs.
Une étude a été menée par des chercheurs d’Harvard sur le rôle de l’introspection dans l’apprentissage individuel. Il a été observé que les salariés qui avaient pris 15 minutes chaque soir pour prendre du recul sur leur journée et réfléchir aux leçons à tirer étaient près de 25 % plus performants que leurs collègues après 10 jours.
Développez votre capacité d’introspection
- Réservez-vous un moment chaque jour pour poser un regard rétrospectif et critique sur votre journée
- Un cahier dans lequel noter les apprentissages du jour peut être un outil fort utile. Vos notes vous permettront de voir l’évolution de vos réflexions et les apprentissages réalisés.
5. La gestion du stress
Lorsqu’il est mal géré, le stress constitue un obstacle important à la gestion de salariés. Des études révèlent même que le stress diminue de 20 % la performance, nuit à la prise de décision et se transfert aux personnes avec lesquelles une personne stressée interagit.
J’ai déjà fait partie d’une équipe dans laquelle le manager ne savait pas gérer son stress. Il perdait toute crédibilité lorsque cette émotion l’envahissait; il prenait des décisions impulsives et s’emportait avec ses salariés. Non seulement son équipe perdait graduellement confiance en lui, mais ses salariés se méfiaient et craignaient aussi ses réactions explosives.
Savoir gérer son stress permet de demeurer en contrôle et d’inspirer confiance malgré tout. La bonne gestion du stress donne aussi au manager la capacité de rassurer ses salariés, en dépit des obstacles.
Gérez votre stress au travail
- Soignez votre hygiène de vie : Dormez!
- Soignez votre consommation de caféine
- Bougez
- Allez dehors chaque jour
💡 Lisez l’article 11 trucs pour mieux gérer le stress au travail.
6. La facilité à offrir de la reconnaissance
Saviez-vous que 51 % des Français trouvent que leur travail n’est pas assez reconnu?
Valoriser ses salariés a pourtant une incidence considérable sur leur motivation et à leur fidélité face à l’entreprise. C’est pourquoi prendre l’habitude d’offrir régulièrement de la reconnaissance aux membres de votre équipe est une force indéniable pour un manager. Par ailleurs, un environnement de travail dans lequel la reconnaissance fait partie de la culture est plus positif et agréable pour l’équipe.
Développez le réflexe d’offrir de la reconnaissance
La reconnaissance peut prendre diverses formes : remercier un collaborateur pour une tâche complétée, souligner une aptitude précise d’un membre de l’équipe, ou même reconnaître la belle attitude de l’un de vos salariés. La reconnaissance peut également être offerte verbalement ou à l’écrit, personnellement ou devant le reste de l’équipe.
Si offrir de la reconnaissance n’est pas naturel pour vous, il se peut que vous vous sentiez inconfortable de le faire. Effectivement, si la reconnaissance n’est pas sincère ou manque de spontanéité, par exemple, vos salariés le remarqueront. C’est pourquoi mettre en place un outil à l’échelle de l’entreprise est un bon point de départ.
7. L’ouverture d’esprit
L’ouverture d’esprit est essentielle à la remise en question des pratiques de gestion – et donc à l’évolution – d’un manager. Elle permet aussi d’accueillir le changement et d’inspirer aux autres l’envie d’en faire autant (et la confiance qu’ils y arriveront).
Être ouvert d’esprit favorise l’innovation, l’apprentissage, une meilleure compréhension de ses salariés et une meilleure gestion des situations difficiles, et ce, avec une perspective plus complète.
Cultivez l’ouverture d’esprit, qualité essentielle d’un bon manager
- Cultivez d’abord votre curiosité
- Demeurez informé des nouveautés dans votre domaine d’activité
- Soyez à l’écoute des autres : vous découvrirez rapidement que vos salariés et collaborateurs ont beaucoup à vous apprendre
8. La capacité à mettre ses limites
Les limites personnelles, professionnelles et organisationnelles ont un pouvoir sous-estimé. Elles ont malheureusement mauvaise presse : on croit à tort que mettre des limites est synonyme de rigidité ou de sévérité mal placée. Et c’est compréhensible, personne n’aime se faire dire non.
Un manager doit pourtant apprendre à mettre ses limites au travail, pour deux raisons principales : éviter l’épuisement et montrer aux salariés que respecter ses limites est tout à fait acceptable, voire attendu au travail. Le manager ou le salarié qui dit oui à tout, tout le temps, court à sa perte.
Une personne qui met ses limites inspire confiance et solidité car elle montre qu’elle sait respecter ses besoins et s’affirmer.
Apprenez à mettre vos limites plus aisément
- Apprenez à les reconnaître
- Faites un exercice d’introspection qui vous permettra de comprendre pourquoi ces limites sont importantes pour vous
- Comment vous sentez-vous quand certaines de ces limites ne sont pas respectées? Gardez cette émotion en tête et pratiquez-vous à nommer vos limites lorsque la situation se présente.
Quelques exemples de limites :
- Limites personnelles : Ne pas répondre aux courriels le soir ou la fin de semaine, ne pas communiquer avec votre équipe sur Facebook, décrocher complètement quand vous êtes en vacances. Par exemple, sur notre application de gestion des salariés Agendrix, il existe un outil de messagerie qui permet d’encadrer les communications au sein de l’équipe de travail afin qu’elles n’aient pas lieu sur les réseaux sociaux ou par textos.
- Limites de temps : Dans les rencontres ou pendant les quarts de travail, être alerte aux pertes de temps et savoir rappeler les contraintes de temps.
- Limites de rôles : Savoir clarifier les responsabilités inhérentes à chaque rôle, être apte à nommer et à distinguer les attentes envers le manager ou les salariés.
Limites organisationnelles : Nommer clairement les règles de conduite et valider qu’elles sont bien comprises et respectées par l’ensemble des individus concernés.
💡 Pour une marche à suivre plus élaborée, lisez notre article Au travail : apprendre à mettre ses limites.
9. Le sens de l’organisation
Le sens de l’organisation est une qualité essentielle du manager. Il permet d’optimiser le travail d’équipe et la performance de ses salariés.
Le sens de l’organisation englobe toutes les aptitudes relatives à la planification, au respect des échéances, à la gestion du temps et à la distinction des priorités, tâches essentielles à tout poste de gestion. Le sens de l’organisation est par ailleurs un atout pour n’importe quel salarié, et le manager a le pouvoir de partager ses connaissances en ce sens au reste de son équipe.
Développez votre sens de l’organisation
- Apprivoisez d’abord deux choses : la gestion de votre temps et la capacité à prioriser. Une saine gestion de votre temps passe par diverses aptitudes, dont celle à cerner les priorités et les urgences.
- Utilisez la matrice d’Eisenhower, qui divise en quatre quadrants les tâches selon leur degré d’importance et d’urgence.
💡 Allez consultez nos 9 trucs pour mieux gérer votre temps au travail, à commencer par les listes, en passant par la gestion des distractions.
Avoir les qualités d’un bon manager, c’est être humain
Cet article aurait pu approfondir encore 20 qualités qui représentent des atouts pour un manager. Vous remarquez pourtant que je n’ai sélectionné que les 9 qualités essentielles d’un bon manager, et il s’agit majoritairement d’attributs d’un manager qu’on pourrait qualifier d’humain.
Car je suis persuadée que c’est comme ça que le manager de demain se distinguera.